
Introduction
Le temps du rêve, note des auteurs.
Des Dardanelles à la Somme, l’histoire met en scène un bataillon de soldats australiens pendant la première guerre mondiale. Parmi eux un jeune soldat aborigène déraciné qui, confronté à la violence, se réfugie alors dans sa culture « primitive », la mythologie du «Temps du rêve », et revit ainsi les différents rites initiatiques qui lui permettront de retrouver sa véritable identité.
Son évolution contraste avec celle de l’officier Stucker. face à l’absurdité de la guerre, celui-ci perd tout idéal et devient alors une bête de guerre, entraînant ses hommes dans l’exaltation du combat au corps à corps.
Il nous semblait intéressant de présenter ce conflit total du point de vue des seuls combattants : comment faire face à un tel déchaînement de violence? Pour certains il peut s’agir de survire, pour d’autres de s’adapter, d'accepter. Sur le sujet il nous est apparu important de se référer et d’illustrer des textes de témoins de ce conflit mondial : ceux d’ Ernst Jünger (dans « Orage d’acier ») d’une part et ceux tout aussi ambigus de Blaise Cendrars (dans « j’ai tué ») ou se mêlent tout à la fois une critique de la guerre ainsi qu’une fascination coupable pour l’acte de tuer . L’acte monstrueux trouve dans la prose de ce dernier sa justification : l’industrialisation du monde aboutit à une régression assumée...
Dans ce conflit total, de dimension industrielle, c’est non seulement l’économie des belligérants qui est mobilisée, mais aussi celle de leurs colonies. Notre choix s’est donc arrêté sur des protagonistes australiens, ce qui nous a permis d’aborder des évènements peu connues du grand public français : politique d’enlèvement des enfants aborigènes, implication de l’Australie dans la première guerre mondiale (bataille des Dardanelles, rôle dans la bataille de la Somme…)
Face à la régression décrite par Cendrars, ce retour à « l’animal à face d’homme », ce retour à l’état primaire, nous avons voulu y opposer le primitivisme d’une culture aborigène ; à « l’ensauvagement » des civilisés, opposer le mythe du « bon sauvage ».
En ce sens nous ne souhaitions pas reprendre un schéma narratif classique . Nous avons tenté de nous distancer du récit, de lui conférer une dimension documentaire ou se mêlent ainsi des éléments oniriques et une incitation à une réflexion sur la confrontation des cultures.
Évidemment nous ne prétendons nullement être parfaitement arrivé à un tel résultat. C’est vous, lecteurs qui serez seuls juges !
Présentation du site
Ce site est conçu comme un complément d’information aux albums. Pour les deux tomes parus ou à paraître, vous trouverez les éléments iconographiques qui nous ont servis de références, des reproductions de planches en noir et blanc, des croquis préparatoires ainsi que des illustrations non retenues pour le projet. Ce site n’est pas définitif. Il devrait s’étoffer au fil de la parution du second et troisième tome.
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